Une vaste étude constate que la population de ces espèces qui évoluent des eaux douces aux eaux salées a baissé de 76 % entre 1970 et 2016, à cause de la perte d’habitat, la pollution ou la surpêche.
C’est une première : aucun rapport mondial n’avait auparavant abordé de manière aussi approfondie la situation des poissons migrateurs. Quinze organisations, dont la World Fish Migration Foundation, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), WWF et la Société zoologique de Londres (ZSL), se sont unies pour alerter sur les effets négatifs des activités humaines sur ces populations. Dans un rapport publié le 28 juillet, elles constatent un déclin alarmant du nombre de poissons migrateurs à l’échelle mondiale. Ces espèces, qui migrent des eaux douces vers les eaux salées, ou qui traversent un cours d’eau en entier en restant en eau douce, sont de plus en plus menacées.
Le rapport révèle qu’entre 1970 et 2016, la population de poissons migrateurs a chuté de 76 %, soit une diminution annuelle de 3 %. « Cette situation est une véritable source de préoccupation, non seulement pour nous, mais aussi pour les millions de personnes qui dépendent du poisson, en particulier pour leur alimentation », déclare Herman Wanningen, fondateur de la World Fish Migration Foundation. Ce constat alarme les scientifiques qui ont mené l’étude, d’autant plus que le manque de données dans certaines régions conduit à une sous-estimation de l’ampleur réelle du déclin des populations de poissons migrateurs. « Nous pensons que la menace est encore plus grave, car de nombreuses informations font défaut, notamment dans les régions tropicales (Amérique du Sud, Afrique, Asie et Océanie) », explique Stefanie Deinet, chercheuse à la ZSL et auteure principale du rapport.