Le XXème, un siécle de pêche sportive

Dans les années 1900, un pêcheur aguerri, venu prendre à la ligne des truites, se trouva en prise avec un saumon. Après plusieurs heures et l’aide providentielle d’un autre pêcheur, le lieutenant Dubois amena sur la berge une pièce de 21 livres. Cet exploit, relaté dans la presse locale, eut un certain retentissement. Les néophytes tentèrent d’imiter le lieutenant Dubois ; la pêche aux saumons dans le Haut-Allier venait de naître. Les revues spécialisées, comme la Pêche Illustrée de 1912, relayèrent l’information. Les pêcheurs professionnels commencèrent à affluer à Brioude sur le site de La Bageasse, lieu mythique de capture du premier saumon.

Dans le magazine La pêche moderne et les sports, l’auteur parle de «rendez-vous smart. … Il était de mode, il n’y a pas encore bien longtemps, de se donner rendez-vous en Ecosse ou en Norvège pour capturer des saumons-ablettes ! Maintenant, les touristes ne manquent pas d’inscrire sur leur carnet de voyage : Brioude».

Cette pêche sportive impliquait l’utilisation d’un matériel solide et approprié : canne en bambou refendu, moulinet, ligne en soie, gaffe pour la capture et sac de transport pouvant contenir trois gros saumons. Plusieurs techniques de pêche furent utilisées pour la capture du poisson-roi : la pêche à la cuiller, avec des variantes locales comme la cuiller « La Bageasse » munie d’un seul hameçon triple mobile, la pêche aux devons, aux poissons morts, à la crevette ou à la mouche. «J’ai appris tout seul à faire des mouches. J’ai connu un pêcheur du Cantal qui m’a dit de les faire moi-même, à la main, elles sont mieux que celles montées à l’étau. Elles sont plus pêcheuses.» Guy Lescure, ancien pêcheur brivadois.

Dans les années 1930, la pêche au saumon est en plein essor, attirant toujours plus nombreux des pêcheurs de toutes nationalités et, avec eux, touristes et visiteurs. Le saumon devient un facteur de développement économique entre Vichy et Langogne. «Ainsi, grâce à lui, notre région du Centre retient une clientèle de touristes sans interruption. Selon la saison, pour une raison de pêche ou simplement de villégiature, elle offre un attrait continuel.»Les commerces, les restaurants et l’hôtellerie se développent le long de l’Allier, à Brioude, à Prades ou à Chapeauroux. A Brioude, une saumonerie ouvre ses portes pour fumer les saumons pris dans l’Allier. «A cette époque et jusque vers 1950, ici y en a qui vivaient de la ligne»

Après la seconde guerre mondiale, la pêche devient un sport et des concours sont organisés. Au cours des années 1960, l’Association protectrice du saumon pour le Bassin de l’Allier et de la Loire récompense les meilleurs pêcheurs de gros saumons des départements de la Nièvre, de l’Allier, du Puy-de-Dôme et de la Haute-Loire lors d’un championnat. 

1994, fermeture de la pêche

En 1992, on estimait à une centaine de poissons la population de saumon sur l’ensemble de l’axe loire. Cette situation conduit à la fermeture de la pêche sportive et professionnelle en 1994. Les 12 et 13 mars 1994, considérant que les pêcheurs ne sont pas responsables de cette disparition, plus de 500 d’entre eux répondent à l’appel de J-C. Chavaillon pour une ouverture sauvage et médiatique, malgré l’interdiction de la pêche.

La population de poissons migrateurs a baissé de 76 % depuis 1970
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Bilan de la campagne de captures de géniteurs
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Fin des petites zone refuges..
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