Cette phase a pour objectif de suivre en direct la dévalaison de smolts. Elle est constituée de quatre études et suivi réalisés en parallèle. Un premier suivi par radio-pistage a été effectuée à partir de sujets issus de la salmoniculture de Chanteuges, ou capturés dans le milieu et libérés sur différents points du fleuve. Il a couvert l’ensemble de l’axe depuis la partie amont du bassin de l’Allier jusqu’à l’estuaire de la Loire.
L’utilisation de la télémétrie pour le suivi de la migration des smolts est une technique développée depuis quelques années. Les programmes les plus importants sur de très longues distances (> 800 km) et jusque dans l’estuaire sont effectués aux Etats Unis, notamment sur la rivière Columbia et sur la Snake river dans le cadre du programme « Smolt monitoring by federal and non federal agencies » pour les saumons du pacifique (chinook, coho, sockeye et truite steelhead) et au Nouveau Brunswick (Canada) pour le saumon atlantique. A l’aide de moyens similaires, notre étude a permis de préciser la période de dévalaison en Loire et de mieux appréhender les éventuels retards pris lors de cette phase par les smolts.
Pour déterminer de façon plus précise l’arrivée et le passage en estuaire du contingent de smolts en milieu naturel, des pêches au guideau, à environ une centaine de kilomètres de l’estuaire, sont réalisées par Monsieur PERRAUD pêcheur professionnel depuis 2005. Des travaux préliminaires nous ont permis de recapturer des poissons marqués.
En parallèle, une étude sera menée avec l’Institut des Sciences de l’Ingénieur de l’Université Blaise Pascal- Clermont-Ferrand. L’objectif est de modéliser en bassin les déplacements des poissons puis de comparer les données avec celles obtenues sur le terrain. Des prélèvements réalisés sur ces mêmes lots de poissons permettront de mettre en relation la dévalaison effective et l’état physiologique initial des poissons. Si, comme le confirment de nombreux auteurs (Mills (1964), (Osterahl 1969) Bagliniere (1976), Claridge and Gardner (1978), Fried et al. (1978), (Solomon 1978) Raymond (1979), Jonsson and Rund Hansen (1985) Jonsson (1991), Wallace and Collins (1997), un seuil de température ou un cumul de degrés jour est nécessaire à l’enclenchement de la migration, le début de la dévalaison pourrait être observé beaucoup plus tard sur les parties très amont du cours d’eau. L’utilisation du piége et la capture de smolts en migration depuis trois ans, sur les zones de production très en amont nous permettre de confirmer l’hypothèse d’un départ tardif d’une partie du contingent migant (début mai).